Arboriste

Philip Van Wassenaer

J'ai entrepris ma carrière de grimpeur dès un jeune âge. L'été, ma famille louait un terrain de camping et je passais beaucoup de temps à grimper aux arbres et à profiter de ce que la nature avait à offrir. À 14 ans, j'ai commencé à grimper à des parois rocheuses. Des années plus tard, à ma quatrième année à l'université, alors que j'étudiais les arbres pour un de mes cours, quelqu'un a cogné à la porte. Il s'agissait justement d'un arboriste que mes parents avaient embauché pour effectuer certains travaux. Je me suis mis à l'observer et j'ai découvert une carrière.

Le spécialiste qui s'était présenté chez mes parents m'a par la suite embauché. En alliant mes intérêts pour les arbres et pour la grimpe, je suis finalement devenu un arboriste officiellement reconnu. Ma carrière m'a permis de toucher à la recherche, à la gestion des forêts urbaines, à l'enseignement, à l'exploitation d'une entreprise et à la consultation. J'ai toujours voulu être plus qu'un simple émondeur. Je dois remercier l'arboriste qui m'a donné m'a première chance puisqu'il m'a enseigné le respect des arbres et une philosophie de soins. En adoptant sa façon de penser, j'ai fait l'acquisition de connaissances et de compétences qui m'ont éventuellement permis d'adhérer à la prestigieuse American Society of Consulting Arborists.

Afin que des normes plus rigoureuses puissent s'appliquer à notre secteur d'activité, les spécialistes doivent se concentrer sur les aspects professionnels de l'arboriculture. Les nouveaux développements sont nombreux dans le domaine de la foresterie urbaine. Pour me tenir au courant de ce qui se passe, j'assiste à des réunions, congrès et séminaires. En outre, je lis des revues et des bulletins spécialisés. Je contribue à l'élargissement de la base de connaissances dans notre secteur en présentant des exposés et des conférences sur divers aspects de la foresterie urbaine. En effectuant les recherches et la préparation qui s'imposent alors, j'en apprends toujours davantage sur les sujets de l'heure en arboriculture.

L'arboriculture consiste de plus en plus à planter des arbres et à les conserver plutôt qu'à les couper. Compte tenu des changements climatiques et du réchauffement de la planète, la nécessité de forêts urbaines en santé se fera toujours plus pressante. Même si les spécialistes de la foresterie urbaine au Canada sont peu nombreux, la Stratégie nationale sur les forêts commence à tenir compte de cet aspect dans le cadre de sa planification. L'arboriculture ne pourra s'en porter que mieux et les occasions d'emploi se multiplieront pour les arboristes compétents.

Un des mes professeurs à l'université m'a dit un jour : « Ne décide rien au sujet de ta carrière tant que tu n'es pas certain. Laisse-toi plutôt guider par tes expériences de vie. » Cette stratégie peut sembler être celle du laissez-aller, mais en réalité, elle met l'accent sur la souplesse. Outre ce qui précède, il vous faudra aussi suivre des études assez poussées et adopter une attitude professionnelle à l'endroit du secteur où vous évoluerez. Les conseils d'un mentor ne seraient certainement pas à dédaigner. L'arboriculture est exigeante, physiquement et mentalement, mais elle donne l'occasion de travailler en divers endroits et de rencontrer bien des gens intéressants. J'invite quiconque à envisager la possibilité d'une carrière en foresterie urbaine.

Je suis normalement occupé l'année durant alors que bon nombre d'arboristes ont des cycles de travail saisonniers. Habituellement, pendant la saison de croissance, un arboriste travaillera de longues heures à émonder les arbres, évaluer leur état de santé et leur procurer les soins voulus. Du matériel spécialisé est utilisé lorsqu'il faut stabiliser la structure d'arbres qui pourraient autrement être en danger ou afin de repérer des dommages éventuels attribuables aux insectes et à la pourriture. La préservation d'arbres matures autour de projets de construction constitue un autre enjeu de taille qui nécessite un plus grand effort intellectuel que physique. Les aspects commerciaux de l'arboriculture exigent également d'excellentes compétences en communication puisque bien des gens ont des idées bien ancrées au sujet de leurs arbres.

Les arbres sont de merveilleux systèmes biologiques dont dépendent les humains à de nombreux égards. Au cours de ma carrière en qualité d'arboriste, ce que j'ai fait de mieux à ce jour au bénéfice des arbres de nos villes fut d'organiser et de coprésider la cinquième conférence canadienne sur la forêt urbaine qui s'est tenue en 2002. Nous avions alors concentré nos efforts sur les forêts communautaires urbaines renouvelables, puis nous avons présenté l'information recueillie à ce sujet dans le cadre de la Stratégie nationale sur les forêts. Grâce à ces efforts et à bien d'autres encore, la nouvelle stratégie tiendra justement compte des questions propres à la foresterie urbaine. En nous concentrant sur de telles questions dès maintenant, nous serons en mesure de continuer de profiter de nos villes où les arbres sains se multiplieront, sur nos terrains, dans nos parcs et le long de nos rues.