Imaginez que vous marchez dans une forêt côtière humide à la recherche de signes de dommages causés par les insectes aux feuilles, aux pédoncules et à l’écorce des arbres et des plantes forestières. Vous êtes entomologiste, au service du ministère de l’Environnement du gouvernement provincial, et votre domaine de spécialisation est l’entomologie forestière. On a fait appel à vous pour examiner ce site après une inspection aérienne de routine et vos vérifications au sol ont révélé la possibilité d’une invasion d’insectes dans ce secteur. Vous êtes ici pour déterminer la menace que pose cette infestation pour la forêt et ce qui doit être fait pour réduire au minimum les dommages.
En tant qu’entomologiste, vous êtes un expert des insectes et vous savez quel danger ils représentent pour les écosystèmes. Lorsqu’on vous signale une infestation, vous savez qu’il ne s’agit pas seulement de choisir un insecticide et de pulvériser le secteur touché; une étude approfondie est nécessaire pour établir la marche à suivre qui s’impose. Vous commencez donc par visiter le secteur où des dommages ont été signalés et par consigner l’étendue actuelle de l’infestation. Vous recueillez aussi des spécimens d’insectes que vous rapporterez au laboratoire, où vous les identifierez et déterminerez s’ils proviennent de la région ou s’il s’agit d’une espèce envahissante.
Comme les infestations sont traitées différemment selon leur source, il importe de savoir si ces insectes se trouvent généralement dans le secteur ou s’ils ont été introduits d’une façon ou d’une autre. Une fois l’espèce identifiée, vous vous penchez sur d’autres questions, comme le type de menace que représente l’insecte et quelles espèces sont menacées. Ces insectes sont-ils porteurs de maladies ou détruisent-ils l’habitat ou les sources de nourriture de la faune? Est-ce que certaines conditions environnementales présentes favorisent leur prolifération? Quels effets auront les mesures de lutte dans la région? Vous examinerez attentivement chacune de ces questions et évaluerez rigoureusement la situation avant de prendre une décision quant à la façon optimale de s’attaquer à cette infestation et de ralentir ou d’enrayer la propagation de l’insecte.
Les responsabilités précises d’un entomologiste varient selon son milieu de travail et les détails de sa recherche. Les entomologistes étudient généralement la physiologie, le comportement, l’écologie, la répartition et l’habitat des insectes et d’autres arthropodes terrestres. Voici certaines de leurs responsabilités :
Les entomologistes se spécialisent généralement dans un domaine d’étude comme l’apiculture (l’élevage des abeilles), l’agriculture ou l’entomologie forestière. Certains se spécialisent dans la classification et l’évolution, l’écologie et la physiologie des insectes ou la toxicologie des insecticides.
Les entomologistes travaillent à divers endroits :
Au bureau :
En laboratoire :
Sur le terrain :
Bien souvent, les entomologistes ont un horaire qui ne correspond pas à celui d’une semaine normale de 40 heures, leurs heures de travail pouvant être dictées par l’activité des insectes plutôt que par un calendrier ou une horloge. Ils peuvent aussi se déplacer pour se rendre sur des sites de recherche ou assister à des conférences.
Les entomologistes effectuent des recherches en laboratoire, dans des enceintes climatisées, des serres et des parcelles agricoles. Ils consacrent beaucoup de temps à préparer et à analyser des données, ce qui peut être fastidieux.
Ces professionnels réalisent également des recherches sur le terrain, lequel peut se révéler pénible et comporter des tâches physiques. Ils peuvent être appelés à vivre dans un endroit éloigné pendant de longues périodes et ils doivent veiller à leur sécurité en présence d’animaux sauvages dangereux, de terrain accidenté ou de conditions météorologiques défavorables.
Les entomologistes manipulent de manière sécuritaire des insectes venimeux et allergènes qui transportent des microbes pathogènes et des agents chimiques toxiques.
Il existe plusieurs endroits où les entomologistes peuvent trouver un emploi :
Chercher des emplois sur la plateforme d’offres d’emplois d’ECO Canada
Si vous êtes actuellement à l’école secondaire et que vous envisagez une carrière en tant qu’entomologiste, vous devez vous intéresser de près à ce qui suit :
Dans la plupart des cas, vous devez posséder au minimum un diplôme d’études supérieures. Si vous étudiez au niveau postsecondaire et que vous envisagez une carrière en tant qu’entomologiste, les programmes les plus pertinents sont les suivants :
Bien que la majorité des praticiens fassent partie de sociétés d’entomologie nationales et provinciales, il n’est pas nécessaire, dans la majorité des cas, d’être agréé pour travailler comme entomologiste (à moins d’être également biologiste professionnel). Dans certains cas, les entomologistes œuvrant dans les secteurs de la foresterie et de l’agriculture doivent appartenir à une association provinciale à titre d’entomologistes professionnels. Les exigences d’agrément et d’obtention d’un statut professionnel varient selon les provinces.
Notre agrément de professionnel de l’environnement (EP) peut également vous aider à progresser dans la carrière en environnement que vous avez choisie.
Compétences techniques
Compétences personnelles et professionnelles
Les employeurs en environnement recherchent des professionnels qui sont dotés de connaissances techniques et de compétences générales. Regardez gratuitement notre webinaire Les compétences essentielles, non optionnelles ou suivez nos formations sur les compétences essentielles.
Les entomologistes sont classés dans les groupes de professions suivants :
Code CNP : 22110 – Biologistes et personnel scientifique assimilé
Qu’est-ce qu’un code CNP?
La Classification nationale des professions (CNP) établit un vocabulaire normalisé pour décrire le travail exécuté par la population canadienne sur le marché du travail. Elle permet aux statisticiens, aux analystes du marché du travail, aux conseillers d’orientation professionnelle, aux employeurs et aux chercheurs d’emploi de disposer d’une manière cohérente de recueillir des données ainsi que de décrire et comprendre la nature du travail effectué dans différentes professions.
Les entomologistes peuvent également porter les titres de postes suivants :
Le salaire annuel médian de l’entomologiste est d’environ 35 300 $ au Canada. Le salaire annuel dans cette profession peut aller de 31 000 $ à 168 000 $ selon le type d’emploi précis et les années d’expérience (Source : Payfactors).
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Les entomologistes jouent un rôle essentiel dans la promotion de la durabilité et l’amélioration de la santé des humains et de l’environnement en étudiant le comportement, l’écologie et la biologie des insectes, ainsi qu’en élaborant des stratégies de lutte antiparasitaire durables.
Ces professionnels contribuent à la durabilité en créant et en promouvant des stratégies de lutte parasitaire intégrées et en accordant la priorité aux méthodes de lutte non chimique et écologique (p. ex. l’application de phéromones d’insectes pour perturber l’accouplement, l’utilisation de prédateurs et de parasites naturels ou l’emploi de barrières physiques afin de prévenir l’entrée des organismes nuisibles). En réduisant la dépendance à l’égard des pesticides chimiques, les entomologistes contribuent à diminuer l’impact environnemental des mesures de lutte antiparasitaire et à favoriser l’agriculture durable.
Ils jouent en outre un rôle déterminant dans la protection de la santé humaine en étudiant la propagation de maladies transmises par des insectes comme le paludisme, le virus du Nil occidental et la maladie de Lyme. En définissant la biologie et le comportement des insectes porteurs de maladies, les entomologistes peuvent mettre au point des stratégies efficaces pour contrôler leurs populations et prévenir la propagation de la maladie. Ils peuvent également développer de nouveaux traitements et vaccins pour protéger la santé humaine.
De surcroît, les entomologistes contribuent à la conservation des habitats naturels grâce à l’étude des interactions entre les insectes et leur environnement. Parce qu’ils comprennent le rôle des insectes dans les écosystèmes, ils peuvent favoriser la biodiversité et protéger des habitats naturels. Enfin, ils peuvent étudier les répercussions des changements environnementaux sur les populations d’insectes et élaborer des stratégies d’atténuation des effets des changements climatiques sur la biodiversité des insectes.
À l'école déjà je savais que je voulais observer des organismes vivants. J'aimais voir comment ils se comportaient et j'ai d'abord eu l'intention de me diriger en microbiologie. Cependant, boîtes de Pétri et microscopes ne purent maintenir mon intérêt bien longtemps. J'ai donc plutôt choisi les insectes et ceux-ci n'ont jamais cessé de me fasciner au cours des 22 dernières années.
Il fallait que je puisse mettre en application les connaissances que j'avais accumulées pendant mes études en entomologie et c'est Forêts Canada qui m'en a rapidement donné l'occasion. Quelques années plus tard, j'ai joint les rangs de l'Université de Toronto où, après avoir été professeur adjoint et professeur auxiliaire, j'ai atteint le rang de professeur agrégé. À force de recherche et de travail ardu, de même que grâce à une bonne collaboration et à un processus scientifique rigoureux, j'ai fini par gagner le respect de mes collègues et de mes pairs. L'autonomie est sans doute un des aspects les plus séduisants de mon travail. Un entomologiste qui possède un doctorat peut se trouver du travail en enseignement, au niveau universitaire ou collégial, ainsi qu'en recherche, au gouvernement, dans le secteur privé ou auprès d'organismes non gouvernementaux de consultation en environnement.
Je dois être au courant de l'ordre prioritaire adopté pour les recherches, de la politique gouvernementale et des critères de financement. Il est essentiel aussi d'anticiper ce qui sera jugé important plus tard de manière à s'y préparer d'avance et à avoir quelque chose en main qui permettra de répondre à ces futurs besoins. Pour y parvenir, je me retrouve constamment à consulter Internet et à lire des revues scientifiques spécialisées. En outre, la bibliothèque de l'université m'achemine les documents de recherche les plus récents sur des sujets qui m'intéressent particulièrement. Il est parfois difficile de gérer toute l'information ainsi obtenue, mais il importe de ne jamais couper au plus court.
En ma qualité de professeur à l'université, la pression est de plus en plus grande en vue d'un meilleur rendement aux niveaux de l'enseignement, de la recherche et de l'administration. La tendance semble favoriser une ségrégation entre les spécialistes qui pratiquent sur le terrain, ceux qui font de la recherche et les autres qui enseignent. Puisque les demandes se font toujours plus pressantes, alors qu'auparavant une seule personne pouvait s'occuper à la fois d'enseignement et de recherche, il n'est plus rare qu'il en faille maintenant deux. Personnellement, j'envisage pour l'avenir la conduite de travaux de recherche dans d'autres parties du pays où j'espère pouvoir élargir mes horizons scientifiques.
C'est en sachant ce qu'on n'aime pas qu'on peut définir ce qu'on aime. Si vous travaillez fort et bien, les possibilités d'emploi ne manqueront pas. Le réseautage constitue un excellent moyen de se faire des contacts. Il y a peu d'entomologistes au Canada, même dans le reste du monde, ce qui fait qu'il est facile de connaître bon nombre de ceux qui font ce travail.
À l'université, mon rôle de professeur m'impose un équilibre entre recherche et enseignement. Au quotidien, mes tâches comprennent la rédaction de propositions de recherche, de synthèses et de rapports annuels à l'intention d'organismes de financement, la conception et la préparation d'expériences, la collecte de données en laboratoire, leur analyse et leur interprétation, la composition d'articles scientifiques pour publication dans des revues spécialisées et l'examen de documents produits par d'autres. Sur le plan de l'enseignement, je donne des cours, j'examine les thèses d'étudiants de deuxième ou de troisième cycle, je m'occupe d'administration et je mets en place des programmes axés sur la formation. Les étudiants rechargent mes piles. Leur démarche critique positive m'inspire et me fait prendre conscience de diverses possibilités pour mon propre apprentissage.
Pendant ma carrière comme entomologiste, j'ai formé 35 étudiants qui aspiraient à des diplômes d'études supérieures, j'ai publié 54 articles révisés en profondeur, j'ai proposé à des spécialistes des solutions de rechange privilégiant la lutte biologique, j'ai enseigné plus de 15 cours à l'université et j'ai occupé le poste de présidente de la Société d'entomologie du Canada. J'ai eu l'honneur d'obtenir de cette même société le prix C. Gordon Hewitt accordé pour « services insignes en entomologie par une personne de moins de 40 ans au Canada ». Ces réalisations sont le fruit d'une carrière entièrement consacrée à l'amélioration du milieu où nous vivons.
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