Imaginez que vous êtes confortablement assis dans une petite embarcation au large des côtes de l’Atlantique et que vous observez un cachalot et son petit monter à la surface pour respirer. Vous êtes exploitant d’une entreprise écotouristique au beau milieu d’une de vos nombreuses excursions estivales d’observation des baleines. Les huit autres personnes à bord sont des clients qui ont acheté auprès de votre entreprise un voyage organisé de cinq jours pour découvrir les splendeurs de la côte Est du Canada.
Tandis que vos clients observent, impressionnés, la baleine dégager son soufflet et replonger vingt mètres sous l’eau, vous faites calmement un court exposé sur le cachalot et d’autres espèces qui habitent au large de ces côtes écologiquement vulnérables. Vous voulez que vos clients profitent amplement de leurs vacances tout en les instruisant sur cet écosystème et en leur faisant apprécier davantage les zones naturelles. En tant qu’exploitant d’une entreprise écotouristique, vous aimez passer vos étés à faire de la randonnée et du camping et à naviguer, et vos hivers à faire du ski de fond, de la raquette et des balades en traîneau à chiens. Il s’agit toutefois d’un travail difficile qui exige d’excellentes aptitudes organisationnelles et beaucoup d’endurance physique, et vous devez aimer travailler avec toutes sortes de gens. Ce groupe n’en est qu’à la deuxième journée de son excursion d’aventure.
Hier, vous avez emmené tout le monde faire une excursion en kayak de mer dans la baie de Fundy, en les informant non seulement sur les étonnantes marées, mais aussi sur les formations géologiques et la faune de cet habitat. Après l’observation des baleines aujourd’hui, vous allez installer un campement dans un autre parc national, vous emmènerez les visiteurs en randonnée au coucher du soleil et leur ferez un exposé sur les caractéristiques uniques des forêts côtières.
Avant la fin des cinq jours, vous aurez visité les quatre provinces de l’Atlantique, fait plus de cent kilomètres de vélo, aurez descendu une rivière en rafting, traversé un lac en canot, fait de la randonnée dans trois parcs provinciaux et nationaux et de la plongée avec tuba dans une baie peu profonde. Vous et vos clients serez épuisés, mais ces derniers en auront appris beaucoup sur l’histoire naturelle des endroits qu’ils auront visités.
Les fonctions varient d’un emploi à l’autre, mais la liste qui suit donne un exemple des fonctions qu’un exploitant d’une entreprise écotouristique est susceptible de remplir :
Les exploitants d’une entreprise écotouristique travaillent à divers endroits :
Sur le terrain :
Au bureau :
Il existe plusieurs endroits où un exploitant d’une entreprise écotouristique peut trouver un emploi :
Chercher des emplois sur la plateforme d’offres d’emplois d’ECO Canada
Si vous êtes actuellement à l’école secondaire et que vous envisagez une carrière en tant qu’exploitant d’une entreprise écotouristique, vous devez avoir d’excellents résultats dans les domaines suivants ou une prédilection pour ces derniers :
Dans la plupart des cas, vous devez posséder au minimum un diplôme technique. Si vous étudiez au niveau postsecondaire et que vous envisagez une carrière en tant qu’exploitant d’une entreprise écotouristique, les programmes les plus pertinents sont les suivants :
Les exploitants d’une entreprise écotouristique peuvent avoir fait des études dans d’autres disciplines, notamment des études postsecondaires en communications et en interprétation du patrimoine. Bien qu’il ne soit pas nécessaire d’être certifié pour travailler en tant qu’exploitant d’entreprise écotouristique, il est recommandé d’obtenir une certification. En outre, la majorité des exploitants d’entreprises écotouristiques possède une formation reconnue en premiers soins ainsi que des certificats spécialisés pour certaines activités comme la plongée, le rafting, la randonnée en arrière-pays et le ski de fond.
Notre agrément de professionnel de l’environnement (EP) peut également vous aider à avancer dans la carrière en environnement que vous avez choisie.
Compétences techniques
Compétences personnelles et professionnelles
Les exploitants d’une entreprise écotouristique sont classés dans les groupes de professions suivants :
Code CNP : 64322 – Guides d’activités récréatives et sportives de plein air
Code CNP : 64320 – Guides touristiques et guides itinérants/guides itinérantes
Qu’est-ce qu’un code CNP?
La Classification nationale des professions (CNP) établit un vocabulaire normalisé pour décrire le travail exécuté par la population canadienne sur le marché du travail. Elle permet aux statisticiens, aux analystes du marché du travail, aux conseillers d’orientation professionnelle, aux employeurs et aux chercheurs d’emploi de disposer d’une manière cohérente de recueillir des données ainsi que de décrire et comprendre la nature du travail effectué dans différentes professions.
Les exploitants d’une entreprise écotouristique peuvent également porter les titres de poste suivants :
Le salaire annuel moyen d’un exploitant d’une entreprise écotouristique est d’environ 39 600 $ au Canada. Le salaire annuel dans cette profession peut aller de 27 918 $ à 56 383 $, selon le type d’emploi précis et les années d’expérience (Source : Payfactors).
Votre travail peut mettre en valeur d’importants projets de conservation, renseigner les visiteurs et favoriser l’amour de la nature. Vous menez vos activités de sorte à réduire les effets négatifs sur la faune et les habitats. Vous aidez les visiteurs à explorer des régions de manière respectueuse et responsable, et vous leur montrez des trésors du monde naturel qui les émerveilleront et les inspireront.
Les exploitants d’entreprise écotouristique jouent un rôle de premier plan pour ce qui est de favoriser la durabilité et d’améliorer la santé des humains et de l’environnement. Pour ce faire, ils encouragent la conservation des ressources naturelles et la biodiversité, ils offrent des possibilités d’emploi, ils contribuent au développement économique dans les régions rurales et sensibilisent la population aux enjeux environnementaux par des moyens pédagogiques.
Les exploitants d’une entreprise écotouristique contribuent en outre à préserver le patrimoine culturel et les modes de vie traditionnels en favorisant les échanges culturels et en encourageant les visiteurs à respecter les coutumes et les traditions locales. Dans l’ensemble, leur travail contribue à créer une société plus durable et plus équitable, plus consciente et respectueuse du monde naturel et de la diversité culturelle.
À sa sortie du secondaire, Frank Brown savait déjà qu'il voulait s'occuper de loisirs de plein air. Il a quitté sa réserve à Bella Bella, en Colombie-Britannique, pour aller au Capilano College à Vancouver, où il a terminé le programme de deux ans en gestion du tourisme. Il est aujourd'hui propriétaire d'une entreprise qui organise des visites touristiques sur les terres de la Première nation de Waglisla, près de Bella Bella.
« Les visiteurs arrivent et on leur souhaite la bienvenue, explique-t-il. Après l'orientation, on les emmène faire des excursions à pied dans la nature, durant lesquelles on explique la faune et la flore. Quand on part en canot sur la mer, on leur raconte notre histoire et notre culture, par exemple en chantant des chansons traditionnelles. On offre aussi des excursions de canot de trois jours sur la mer pendant lesquelles nos invités ont la chance de pagayer dans différentes bio-régions, des fjords aux plages sauvages de la côte Ouest. »
Le travail de Frank a donné un nouveau souffle à certaines traditions autochtones. Par exemple, il a organisé en 1986 la première sculpture de canot traditionnel à Bella Bella en plus de cent ans. Accompagné de son équipe, il a ensuite pagayé dans ce canot jusqu'à Vancouver pour Expo 86. Il a également organisé en 1993 des régates de canot de mer pour toutes les bandes autochtones de la région du Nord-Ouest du Pacifique, et construit une longue-maison traditionnelle.
Qu'est-ce qui motive Frank? « En tant qu'Autochtones, très souvent nous ne reconnaissons pas le caractère unique de notre situation. Voyager et vivre à l'extérieur de la réserve m'ont aidé à voir la beauté et la pureté de ma région. Je voulais partager cela avec des gens d'autres cultures. C'est ainsi que je suis devenu propriétaire-exploitant d'une entreprise d'écotourisme axée sur le patrimoine autochtone. »
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