Imaginez que vous êtes assis à la table d'une salle de conférence et que vous discutez avec un groupe de clients au sujet d'une grande carte d'apparence compliquée déployée devant vous. Vous êtes sismologue et cette carte est en fait une image créée par ordinateur représentant une zone terrestre située à vingt-cinq mètres sous terre. Ces clients sont en fait un groupe d'ingénieurs travaillant sur un important projet pétrolier dans le nord de la province. Ils sont venus vous rencontrer afin d'obtenir des renseignements sur des relevés sismiques ainsi que sur des cartes géologiques de la subsurface de la région où sera mis en ?uvre leur projet. Ils ont besoin de ces renseignements avant de pouvoir commencer la conception et la construction des pipelines, des puits de forage et des raffineries projetés.
Dans le cadre de vos fonctions, vous étudiez depuis des années l'activité sismique de la région, plus précisément depuis que des entreprises pétrolières et gazières ont commencé à explorer cette région de la province. Jusque là, une grande partie des données sismiques de la région provenaient de tremblements de terre qui étaient rares et survenaient très loin de là. Mais lorsque vous avez entendu parler de projets d'exploration pétrolière et gazière, vous avez tout de suite compris qu'il s'agissait d'une occasion rêvée pour recueillir de nouvelles données. Vous et votre équipe de techniciens vous êtes rendus dans la région afin d'installer de nouveaux séismographes, instruments servant à enregistrer les vibrations du sol, ainsi que des lignes de géophones, qui sont de petits séismomètres. Lorsque les entreprises pétrolières et gazières sont venues s'installer dans la région, elles ont elles-mêmes commencé à produire des ondes sismiques résultant de leurs activités de dynamitage et de forage, ainsi que des déplacements de camions et de matériel lourds. Vos séismographes ont enregistré ces données que vous avez par la suite analysées et dont vous avez tiré des cartes de la subsurface géologique en vous basant sur différentes fréquences de vibration. Vos cartes donneront aux ingénieurs une meilleure idée de la nature du sol en profondeur et révéleront peut-être la présence de gisements de pétrole et de gaz naturel.
Les fonctions types varient beaucoup d'un emploi à l'autre, mais la liste qui suit donne un exemple des fonctions qu'un sismologue est susceptible de remplir :
Les sismologues travaillent dans divers endroits, dont les suivants :
Au bureau :
Sur le terrain :
En laboratoire :
Il existe un certain nombre d'endroits où les sismologues peuvent trouver un emploi. Parmi eux, on compte les suivants :
Si vous êtes actuellement à l'école secondaire et que vous envisagez une carrière en tant que sismologue, vous devez avoir d'excellents résultats dans les domaines suivants ou une prédilection pour ces derniers :
Dans la majorité des cas, la qualification minimale requise afin de travailler en tant que sismologue est un diplôme universitaire de premier cycle; cependant, la plupart des postes se trouvent dans le domaine de la recherche et nécessitent des études supérieures.
Si vous êtes étudiant au niveau postsecondaire et que vous envisagez une carrière en tant que sismologue, les programmes suivants conviennent particulièrement à la carrière à laquelle vous vous destinez :
Bien que l'accréditation des sismologues ne soit pas obligatoire, certains secteurs comme l'industrie pétrolière et gazière peuvent exiger que les sismologues soient accrédités auprès de leur association provinciale pour travailler à titre de géoscientifiques. Les exigences concernant le droit de pratique et l'accréditation varient selon les provinces.
« C'était tout simplement fantastique », se souvient Alison Bird au sujet de la première secousse sismique dont elle a été témoin alors qu'elle habitait Vancouver. Plusieurs années plus tard, elle travaillait en Ontario et désirait retourner vivre en Colombie-Britannique, mais elle craignait de ne pas pouvoir y trouver du travail. Un jour, alors qu'elle feuilletait le calendrier scolaire de l'Université de Victoria, elle a aperçu un avis qui a piqué sa curiosité. « J'ignorais que l'on pouvait suivre des cours de sismographie. Je me suis alors dit que, si je ne parvenais pas à trouver de l'emploi immédiatement, je pourrais suivre des cours. » Heureusement pour elle, elle ne s'est pas immédiatement déniché un travail et les quelques cours de sismographie se sont transformés en une maîtrise. « Je ne pouvais pas choisir mieux. J'adore ce que je fais. »
Alison travaille aujourd'hui comme sismologue pour la Commission géologique du Canada (CGC) en Colombie-Britannique où elle passe la majeure partie de son temps à traiter des données relatives aux tremblements de terre et à effectuer des analyses sur les activités sismiques dont les résultats figureront dans le Code national du bâtiment du Canada. Les interactions avec public font également partie de ses responsabilités et peuvent prendre plusieurs formes, notamment celles de visites guidées des installations de la CGC et de présentations publiques. Alison aime le volet « sensibilisation » de son travail. « C'est une excellente façon d'éduquer la population, car plus elle sera préparée à affronter un tremblement de terre, mieux elle pourra affronter une secousse à grande échelle. »
Alison aime aussi les volets scientifique et ingénierie de son emploi qui l'amènent à évaluer les risques de secousses, à analyser les données sismiques, à élaborer des cartes infographiques et à composer des algorithmes informatiques qui serviront à interpréter les données sismiques. Elle avoue ressentir une certaine importance étant donné que les Canadiens se fient à ses compétences scientifiques pour interpréter les données qui leur permettront de se préparer à un éventuel tremblement de terre.
L'emploi d'Alison comporte cependant aussi des inconvénients, le principal inconvénient étant celui d'avoir à planifier la période qui suivra un tremblement de terre majeur. Elle avoue qu'il est triste d'avoir à comprendre les conséquences d'une telle dévastation et d'avoir à surmonter une telle épreuve. Un autre inconvénient est celui de l'idée que se fait le public du rôle du sismologue. « Elles sont nombreuses les personnes qui croient que nous pouvons prédire où et quand une secousse sismique va frapper, mais que nous ne divulguons pas ces renseignements au public. » Alison affirme qu'il est impossible de prédire le lieu et le moment où un tremblement de terre va frapper et que son travail n'est pas celui d'être un prophète de malheur, mais bien de sensibiliser la population à l'éventualité d'une secousse. « Nous devons nous préparer et prendre ces secousses sismiques très au sérieux. Je suis une personne et une scientifique, mais je me soucie avant tout de la sécurité de la population. »
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