Spécialiste de la Récupération

Les spécialistes de la remise en état œuvrent à la réhabilitation des terres endommagées par les activités industrielles. Ils évaluent les atteintes à l’environnement, élaborent des plans de restauration et dirigent les efforts en vue de stabiliser les sols, d’améliorer la qualité de l’eau et de réintroduire la flore et la faune indigènes. Ils collaborent avec des scientifiques et des ingénieurs afin de garantir que les projets sont conformes à la réglementation et contribuent à la préservation des écosystèmes. Ils visent à restaurer les habitats naturels en mettant en place une surveillance et une gestion adaptative.

En bref

Imaginez que vous êtes coordonnateur de la restauration des sols. Vous vous trouvez dans un champ d’herbes bien vertes, en bonne santé, et vous réfléchissez au travail que vous avez accompli en tant que spécialiste de la remise en état. Faisant partie d’une exploitation agricole, le champ était autrefois adjacent à une mine abandonnée qui a laissé toutes sortes de séquelles environnementales, notamment l’exhaure de formations rocheuses acides provenant de l’amas de roches stériles. L’acidité du sol n’était pas propice à une utilisation agricole et représentait un risque pour la qualité des eaux souterraines.

Votre tâche consistait à élaborer et à mettre en œuvre un plan de remise en état afin de remédier à ces problèmes. Vous avez commencé par faire des recherches sur l’utilisation antérieure du site afin d’identifier tous les contaminants potentiels et de déterminer quelles étaient les voies par lesquelles ces contaminants pouvaient se répandre dans l’environnement. Ces connaissances étaient essentielles pour concevoir des stratégies d’assainissement efficaces.

Ces renseignements vous ont permis d’élaborer un plan de remise en état qui présentait des mesures spécifiques : élimination des polluants, protocoles de surveillance et méthodes de restauration des sols. Ce plan a été approuvé par le comité de remise en état provincial compétent, vous permettant ainsi d’avancer sur les aspects pratiques du projet.

Lors de la phase de mise en œuvre, la végétation inadaptée a été retirée du site, le terrain a été remodelé pour gérer le débit d’eau et le sol a été traité avec de la pierre à chaux agricole pour neutraliser l’acidité. Vous avez également supervisé l’utilisation d’engrais et sélectionné des semences pour reconstituer les nutriments et restaurer la santé des sols.

S’étalant sur plusieurs mois, ce projet a nécessité un travail méticuleux en termes de planification, de coordination avec les entrepreneurs et de gestion des ressources. La remise en état du site a permis de restaurer des conditions de sol propices à l’agriculture et de protéger les eaux souterraines locales de la contamination.

Fonctions

Les fonctions peuvent varier considérablement d’un emploi à l’autre, mais la liste qui suit donne un exemple des fonctions qu’un spécialiste de la remise en état est susceptible de remplir :

Effectuer des évaluations approfondies des zones touchées afin d’évaluer les impacts environnementaux et de déterminer les besoins en matière de remise en état.
Créer des plans détaillés en vue de la restauration des terres perturbées, en mettant l’accent sur la stabilisation des sols, l’assainissement de l’eau et la végétalisation, tout en s’adaptant aux écosystèmes spécifiques.
Veiller à ce que les projets de remise en état respectent toutes les réglementations environnementales pertinentes aux niveaux fédéral, provincial et local, y compris l’obtention des permis requis.
Diriger l’exécution des projets de remise en état par une gestion des ressources efficace afin de garantir le respect du calendrier et du budget.
Employer des méthodes pour réintroduire les plantes indigènes, réhabiliter les habitats fauniques et reconstruire les écosystèmes naturels sur les terrains endommagés.
Utiliser des techniques pour freiner l’érosion des sols, renforcer leur santé et améliorer la qualité de l’eau dans les zones en cours de remise en état.
Travailler avec des organismes gouvernementaux, des organisations communautaires et d’autres parties afin de s’assurer que les efforts de remise en état sont conformes aux intérêts de la communauté et aux objectifs environnementaux.
Superviser les efforts de remise en état, évaluer le résultat et apporter les ajustements nécessaires pour atteindre les objectifs des projets.
Offrir des conseils et des formations aux propriétaires, aux entreprises et au public sur l’utilisation optimale des terres et les méthodes de remise en état afin d’encourager la responsabilité environnementale.
Se tenir au fait des avancées en matière de technologies et d’approches de remise en état, en intégrant de nouvelles pratiques pour améliorer les résultats des projets.

Milieu de travail

Les spécialistes de la remise en état travaillent au bureau, sur le terrain et en laboratoire, où ils exercent diverses fonctions qui relient science, gestion et mobilisation communautaire, afin de réhabiliter l’environnement.

Au bureau :

Élaborer des plans de remise en état, y compris les échéanciers, l’affectation des ressources, la budgétisation et le respect des réglementations environnementales.
Préparer des rapports complets sur les activités de remise en état, les mises à jour des progrès et les résultats à l’intention des parties prenantes et des organismes de réglementation.
Rechercher les lois environnementales locales, provinciales et fédérales, y compris en ce qui concerne l’obtention des permis nécessaires pour les projets de remise en état, et en garantir le respect.
Analyser les données environnementales provenant d’études sur le terrain et d’essais en laboratoire afin d’éclairer la prise de décisions et d’orienter les ajustements du projet en cours.
Communiquer avec les organismes gouvernementaux, les groupes communautaires, les propriétaires fonciers et les autres parties prenantes par le biais de courriels, de présentations et de réunions.
Effectuer un apprentissage continu au travers de webinaires, de conférences et de formations afin de rester à jour sur les dernières technologies et pratiques de remise en état.

Sur le terrain :

Procéder à des évaluations rigoureuses des terrains perturbés afin de cerner l’étendue de la dégradation et de déterminer les mesures de remise en état nécessaires.
Prélever des échantillons de sol et d’eau afin d’évaluer les niveaux de contamination et l’efficacité des efforts de remise en état.
Recenser la flore et la faune existantes afin de contribuer à la restauration des habitats indigènes et à la préservation de la biodiversité.
Superviser les mesures de stabilisation des sols, de végétalisation et d’assainissement des eaux sur le site, ou y participer.
Surveiller les projets de remise en état et évaluer leur impact sur l’environnement et la récupération des écosystèmes.
Rencontrer les communautés locales, les propriétaires fonciers et les autres parties prenantes sur le terrain pour discuter des objectifs du projet, répondre aux préoccupations et fournir des mises à jour.

En laboratoire :

Analyser des échantillons de sol et d’eau prélevés sur le terrain afin de mesurer les polluants, les niveaux de pH, la teneur en nutriments, ainsi que d’autres paramètres pertinents.
Mener des expériences pour tester l’efficacité de différents matériaux et méthodes de remise en état dans des laboratoires contrôlés.

Effectuer des contrôles de qualité sur les amendements du sol, les semences de plantes et autres matériaux utilisés lors des projets de remise en état.
Gérer et organiser les données de laboratoire, y compris en faisant le suivi des analyses d’échantillons, en consignant les résultats d’analyse et en produisant des rapports.
Collaborer avec des scientifiques et des chercheurs en environnement pour interpréter les résultats de laboratoire et les intégrer dans les plans de remise en état.
Explorer de nouvelles technologies et méthodes de laboratoire afin d’améliorer l’efficience et l’efficacité des mesures de remise en état.

Où travailler

Les spécialistes de la remise en état peuvent trouver un emploi dans divers contextes, chacun offrant des possibilités uniques de contribuer à la restauration et à la durabilité de l’environnement, qu’il s’agisse d’élaborer des politiques et des projets visant à atténuer l’impact des activités industrielles sur les paysages naturels ou de concilier développement économique et intendance environnementale, tout en démontrant l’importance des pratiques durables.

Cabinets de conseils en environnement
Organismes gouvernementaux fédéraux, provinciaux et territoriaux
Sociétés minières
Entreprises de construction
Organisations de conservation de l’environnement à but non lucratif
Entreprises d’aménagement de terrain
Parcs nationaux et zones protégées
Entreprises d’exploitation pétrolière et gazière
Services d’urbanisme
Universités et établissements de recherche

Chercher des emplois sur la plateforme d’offres d’emplois d’ECO Canada

Études et compétences

Études

Si vous envisagez une carrière en tant spécialiste de la remise en état, vous devez vous intéresser de près à ce qui suit :

Conservation de l’environnement, en particulier la dégradation des écosystèmes
Restauration des écosystèmes, en particulier la réhabilitation
Développement durable, équilibre entre la croissance économique et l’intendance environnementale
Recherche et développement de technologies et méthodes pour la restauration de l’environnement
Mobilisation communautaire, promotion de l’action collective pour mettre en œuvre des pratiques durables

Si vous étudiez au niveau postsecondaire et que vous envisagez une carrière en tant que spécialiste de la remise en état, les programmes les plus pertinents sont les suivants :

Sciences de l’environnement
Génie de l’environnement
Science des sols
Gestion des ressources naturelles
Écologie, avec une concentration sur la restauration des écosystèmes et la conservation des habitats

Dans la plupart des cas, la formation minimale requise pour travailler en tant que spécialiste de la remise en état est un diplôme de premier cycle. Une maîtrise ou un doctorat dans des domaines liés à la remise en état des terres peut renforcer votre expertise, vos perspectives de carrière et votre capacité à contribuer au domaine. Ces diplômes supérieurs offrent des connaissances et des compétences spécialisées très appréciées dans les milieux professionnels et universitaires.

Bien qu’il n’existe pas de certifications professionnelles exclusivement destinées aux spécialistes de la remise en état, de nombreux spécialistes dans ce domaine possèdent un agrément à titre d’agrologue, de biologiste, d’ingénieur, de spécialiste de l’environnement ou de géoscientifique. Ces certifications reconnaissent leurs compétences interdisciplinaires, essentielles à la réussite de la remise en état des terres et de la restauration écologique.

Notre titre de professionnel·le de l’environnement (EP®) peut également vous aider à progresser dans la carrière en environnement que vous avez choisie.

Compétences

Compétences techniques

Techniques d’évaluation environnementale
Système d’information géographique et télédétection
Science des sols
Gestion de la qualité de l’eau
Techniques de végétalisation et de boisement
Droit et politique de l’environnement
Gestion et planification de projet
Principes de restauration écologique
Mobilisation des intervenants et communication

Analyse et communication des données

Compétences personnelles et professionnelles

Résolution de problèmes
Raisonnement analytique
Aptitude à communiquer
Travail en équipe et collaboration
Adaptabilité
Gestion de projet
Souci du détail
Leadership
Sensibilisation à l’environnement
Empathie et mobilisation communautaire

Les employeurs en environnement recherchent des professionnels capables d’allier connaissances techniques et compétences générales. Visionnez gratuitement notre webinaire Les compétences essentielles, non optionnelles ou suivez nos formations sur les compétences essentielles.

Classification des professions

Les spécialistes de la remise en état sont classés dans les groupes de professions suivants :

Code CNP : 21300 – Ingénieurs civils/ingénieures civiles

Code CNP : 21109 – Autres professionnels/professionnelles des sciences physiques

Code CNP : 21399 – Autres ingénieurs/ingénieures

La Classification nationale des professions (CNP) établit un vocabulaire normalisé pour décrire le travail exécuté par la population canadienne sur le marché du travail. Elle permet aux statisticiens, aux analystes du marché du travail, aux conseillers d’orientation professionnelle, aux employeurs et aux chercheurs d’emploi de disposer d’une manière cohérente de recueillir des données ainsi que de décrire et comprendre la nature du travail effectué dans différentes professions.

Appellation d’emploi

Coordonnateur de la restauration des terres
Responsable de la remise en état de l’environnement
Spécialiste de la restauration des écosystèmes

Expert-conseil en remise en état des habitats
Ingénieur en remise en état des sols et des eaux

Salaire

Le salaire annuel moyen des spécialistes de la remise en état est d’environ 100 000 $ au Canada. Le salaire annuel de base dans cette profession peut aller de 88 000 $ à 135 000 $ selon le type d’emploi précis et les années d’expérience.

Votre impact

Les spécialistes de la remise en état sont des professionnels de l’environnement qui restaurent les terres perturbées par les activités industrielles ou d’aménagement, telles que l’extraction minière, la construction ou le déboisement. Leur travail a une incidence sur l’environnement, car il permet de réhabiliter les écosystèmes, de renforcer la biodiversité et de stabiliser la qualité des sols et des eaux. Les spécialistes de la remise en état mettent tout en œuvre pour inverser les impacts négatifs sur les paysages naturels et favoriser le rétablissement de la végétation indigène et des habitats fauniques. Incarnant la durabilité, leur rôle vise à laisser la terre dans un meilleur état pour les générations futures, en veillant à ce que les ressources naturelles soient restaurées et préservées.

Sur le plan économique, les spécialistes de la remise en état contribuent à atténuer les coûts à long terme de la dégradation des terres, notamment la perte de terres arables et la pollution de l’eau, en rétablissant leur équilibre écologique et leur fonctionnalité. Cela permet de soutenir les industries agricole, forestière et touristique. Sur le plan social, leur travail améliore le bien-être de la communauté en lui garantissant une eau propre et un air pur et en créant des espaces naturels pour les activités récréatives et culturelles.

Les spécialistes de la remise en état soutiennent le développement durable en conciliant rétablissement environnementale et besoins économiques et sociaux.

Modèle

Cameron Faminow

Cameron Faminow attribue sa réussite en tant qu'expert-conseil en environnement à son expérience dans les domaines de l'élevage, de l'agriculture et du pétrole. « Les gens qui œuvrent dans ce domaine utilisent un jargon qui peut prêter à confusion. » Grâce à sa vaste expérience, Cameron n'a aucune peine à traduire ce jargon en des termes clairs. Aujourd'hui, il est le président et le planificateur environnemental principal de sa propre entreprise d'experts-conseils.

Cameron consacre beaucoup de temps aux projets de décontamination, notamment avant qu'ils soient entamés et une fois qu'ils sont terminés. « Le mot récupération ressemble au mot environnement en ce sens qu'il englobe de nombreuses composantes. Il existe très peu d'industries qui ne comptent aucune activité de récupération. » Avant le début d'un projet, Cameron effectue du travail de débroussaillage, c'est-à-dire la collecte de données qui lui permettront de rendre au site son état initial d'avant la construction. « Puisque les installations seront tôt ou tard abandonnées, il nous est très utile d'en apprendre le plus possible avant le début des travaux pour que nous puissions décontaminer le site », explique-t-il.

À la fin des travaux, Cameron voit à inspecter les sites problématiques. À l'aide de recherches documentaires et de visites sur le terrain, il détermine à quelles fins le site a servi et quelles substances polluantes peuvent y être encore présentes. Une fois la décontamination terminée, le sol « devrait avoir retrouvé son potentiel agricole ou environnemental initial ».

L'un des aspects positifs du travail de Cameron est le nombre de possibilités qui s'offrent à lui. « À l'heure actuelle, l'industrie de l'environnement n'est frappée d'aucune pénurie de travail et encore moins le secteur de la décontamination. » Il aime aussi le caractère dynamique de son travail et le fait que le rôle du spécialiste de la décontamination soit de « créer des scénarios gagnants à l'intérieur desquels tous les intervenants – industrie, environnement et propriétaires fonciers – y trouvent leur compte ».

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