Reporteur Environnemental

Eve Savory

Même si les fonctions de mon père ne l'appelaient pas à s'occuper de protection de l'environnement, il voyait le monde avec les yeux d'un naturaliste. C'est lui qui m'a appris à apprécier toute la beauté de la Colombie-Britannique et à la respecter. La population de la région côtière a grimpé en flèche en l'espace d'une génération, ce qui a été à l'origine d'une perte correspondante au niveau des étendues sauvages. Cela me fait mal de constater à quel point une seule espèce peut faire autant de tort à la planète. En tant que journaliste, je suis en mesure d'informer les gens sur ces questions.

Les mentors sont de bonnes sources d'inspiration et de sagesse. Un présentateur de nouvelles fort respecté m'a dit un jour que « ce n'est pas le temps de glace qui compte mais bien ce que tu en fais », ce qui voulait dire que peu importe la longueur du segment qui passe à l'antenne, il doit être de la plus grande qualité possible. J'ai débuté comme reporteur radiophonique puis, un peu plus tard, je suis passée à la chaîne anglaise de la télévision de Radio-Canada (CBC). Parce que je suis spécialisée dans les domaines des sciences, de la médecine, de l'environnement et de la technologie, je lis beaucoup sur de nombreux sujets pour me tenir au courant de ce qui se passe. Je n'ai pas vraiment planifié ma carrière mais je me suis engagée à suivre le conseil qui m'avait été donné et à toujours essayer de produire un travail de grande qualité. Au fil du temps, je me suis rendue huit fois dans l'Arctique pour des reportages sur des questions environnementales. La courbe d'apprentissage a été prononcée à maintes occasions pendant ma carrière, mais chaque fois j'en ai été reconnaissante.

Si vous ne vous tenez pas au courant, inutile d'essayer d'informer autrui. Chaque jour, je lis quatre journaux, de nombreuses revues, des communiqués et des courriels. Regarder la télévision et écouter la radio sont deux activités inhérentes à mon travail. Quand j'en ai la possibilité, j'assiste au congrès de l'Association canadienne des rédacteurs scientifiques. Les enjeux peuvent être de taille car au-delà du fait qu'il faut se garder à jour, il est aussi important d'essayer de prévoir ce qui arrivera. Un reporteur doit toujours être prêt pour le prochain mandat qui lui sera confié.

Des reportages présentant de l'information exacte sont une nécessité de plus en plus grande dans ce domaine. La sensibilisation aux questions d'environnement a un effet d'entraînement. Je crois que les différentes crises environnementales auxquelles nous sommes confrontés deviendront toujours plus concrètes et les gens commenceront à exiger de leurs politiciens la prise de certaines mesures. Pour ma part, j'aimerais voir la création d'un programme hebdomadaire, sur les ondes de la CBC, qui traiterait d'environnement. Cela pourrait devenir réalité si la valeur journalistique de telles questions continue d'augmenter.

Je suis d'avis qu'un bon journaliste a besoin d'un diplôme universitaire général, alliant de préférence le monde des sciences et celui des arts. Il importe d'apprendre des choses sur autant de sujets que possible puisque vous ne savez jamais ce que vous réserve l'avenir. Les reporteurs environnementaux doivent se sentir à l'aise avec les sciences, l'histoire, la scène internationale, la politique, la psychologie, les affaires, l'économie et encore bien d'autres sujets pour ne rien laisser au hasard. Peu nombreux sont les bureaux de presse qui peuvent se permettre d'affecter un journaliste exclusivement aux questions d'environnement. Il est plus difficile de décrocher un emploi de journaliste sans une maîtrise dans ce domaine. Après vos études, trouvez-vous un poste de stagiaire où vous pourrez montrer de quoi vous êtes capable à titre de reporteur ou de chroniqueur environnemental.

Un reporteur ne travaille pas à heures fixes. Pour la plupart, ils sont toujours « en fonction » et dans un recoin de leur cerveau, ils sont toujours à la recherche de sujets de reportage, absorbant le plus d'information possible car vous ne savez jamais quand tel ou tel renseignement pourra vous servir. Je peux m'attendre à recevoir un coup de fil à la maison le week-end ou même les jours fériés si une nouvelle importante est transmise sur le fil de presse. Mais le jeu en vaut la chandelle lorsque je me rends sur les lieux d'événements importants et que je peux interroger des personnes qui écrivent littéralement l'histoire. J'ai la chance de parler à un grand nombre de personnes plus qu'intéressantes qui proviennent de divers pays et j'adore raconter leurs aventures aux téléspectateurs.

J'espère que mes reportages nous ont sensibilisés au fait que le milieu naturel de notre belle planète bleue pleine de vie se dégrade. C'est notre responsabilité à tous. Il m'importe de sentir que je contribue, ne serait-ce que du fait qu'une seule personne est touchée par ce que je raconte.